En automne 1541, Soliman le Magnifique rentre de sa campagne de Hongrie. Le Sultan décide alors d'édifier sa
propre mosquée, ce sera la première grande oeuvre de l'architecte Sinan. C’est
également le plus imposant et le plus beau des bâtiments réalisés par le grand architecte ottoman.
Édifiée entre 1550 et 1557, la mosquée Süleymaniye, directement inspirée de la basilique Sainte-Sophie,
est dotée d'une forme presque carrée (69 m de long sur 63 m de large). Elle est couverte d'une coupole centrale
qui s'élève à 53 m au-dessus du sol et qui repose sur un tambour percé de fenêtres. L’ensemble est supporté par
quatre imposants piliers. Deux demi-coupoles flanquent cette coupole sur ses côtés nord et sud et chapeautent le
mihrab et la porte principale.
La mosquée et les nombreux bâtiments qui la jouxtent sont situés à l’intérieur
d’une enceinte, au sommet d’une colline qui domine la rive de la Corne d'or. La
salle de prières est précédée d’une cour intérieure, rectangulaire, entourée
d'arcades s'appuyant sur 24 colonnes de porphyre, de marbre et de granit rose ; le
portique est coiffé de vingt-huit dômes.
La mosquée possède quatre minarets,
placés à chacun de ses angles. Les deux plus proches du lieu de prière sont plus
hauts (74 m) et possèdent trois galeries, les deux du fond seulement deux
galeries.
Les quatre minarets rappellent que Soliman fut le quatrième sultan d’Istanbul, et les dix galeries
qu’il fut le dixième monarque ottoman.
À l’intérieur de la mosquée, on peut admirer les vitraux ornés de motifs floraux
réalisés par Sarhos Ibrahim ainsi que des mosaïques rouge et turquoise et des
inscriptions calligraphiques. Ce décor est complété par un mihrab et un mimbar
de marbre blanc ainsi que par des portes de bois incrustées d’ivoire et de
nacre.
Soliman et son épouse Roxelane furent enterrés dans un jardin clos situé au sud
de la mosquée. Soliman fit également construire à proximité de la mosquée un
caravansérail, des écoles, un hospice et un réfectoire ; ce dernier abrite
aujourd’hui le musée des Art turcs et islamiques.
Les scribes qualifient la mosquée de Soliman de « défi aux grands souverains révolus et aux empereurs passés ».