La Pyramide à degrés de Sakkarah (1). Ce sextuple mastaba
(formant des terrasses larges de 2 mètres) est la tombe du roi Djéser de la IIIe
Dynastie. Il est donc beaucoup plus ancien que les pyramides de Guizeh. La
construction, de pierre calcaire marneuse, s'effrite. Il est interdit de monter
sur cette pyramide qui a près de 60 mètres de haut ; elle forme le centre d'un
ensemble qui est l'o:uvre d'Imhotep (architecte, médecin et vizir) ; les
temples, les cours, les chapelles et les colonnes, sont les vestiges les plus
grandioses et les plus achevés de cette époque.
Une impressionnante statue du pharaon Djéser fut découverte dans une chambre
close, dans le mur du serdab à l'angle nord-est ; celle que l'on peut voir à
travers deux orifices n'est qu'une reproduction, l'original étant au Musée
Égyptien.
Saqqarah, nom de la nécropole de Memphis,
l’une des capitales de l’ancienne Égypte, située à 28 km au sud du Caire.
Découvert en 1850 par Auguste Mariette, le site couvre une superficie de 6 km de
long sur 1,5 km de large. À l’heure actuelle, les vestiges d’une quinzaine de
monuments funéraires ont été mis au jour. Le site doit sa renommée aux
importants témoignages des premières dynasties (époque thinite, 3200-2778 av.
J.-C.), de l’Ancien Empire (2778-2420 av. J.-C.) et de la Basse Époque (1085-333
av. J.-C.) qu’il recèle.
La nécropole fut inaugurée avec les tombes des nobles de la première dynastie,
au moment où l’Égypte fut réunie en un seul royaume. Comme les noms des mêmes
pharaons se retrouvent à Abydos, on suppose que les souverains de ces hautes
époques recevaient une double sépulture, en tant que roi de Haute, et de
Basse-Égypte, l’une des deux étant cénotaphe. Au début de la IIIe dynastie, le
pharaon Djoser fit édifier par son architecte Imhotep la fameuse pyramide à
degrés. Parmi les autres monuments funéraires, il faut signaler ceux du pharaon
Sekhemkhet (IVe dynastie), ceux des pharaons Ounas (Ve dynastie), Téti et Pépi
Ier dont les chambres funéraires ont fourni les célèbres Textes des Pyramides.
Les grands fonctionnaires royaux étaient inhumés tout autour des sépultures
majeures, dans des mastabas, constructions massives de pierre ou de brique.
Saqqarah était aussi une nécropole d’animaux sacrés, de nombreux temples furent
dédiés à leur culte.
Les fouilles de Saqqarah ont livré des informations importantes sur le
développement de la nécropole et sur certains aspects de la civilisation
égyptienne : la vie quotidienne, l’architecture, les coutumes funéraires, les
arts et les techniques. Certaines parties du site étant encore inexplorées, on
peut penser que de nombreuses et importantes découvertes restent à faire.
SAQQARAH ou SAQQARA
À une trentaine de kilomètres au sud du Caire, sur le bord de la falaise
libyque, au nord de l’ancienne capitale de Memphis, s’étend l’une des plus
vastes nécropoles d’Égypte, à laquelle on donne le nom du village actuel de
Saqqara. De l’époque thinite datent d’importants mastabas en brique crue, dont
certains furent peut-être des tombeaux royaux. Sous la IIIe dynastie (env. T
2700), Imhotep, architecte du pharaon Djéser, y érigea le premier complexe
funéraire royal totalement construit en pierre de taille, en assises réglées;
dans cet ensemble se trouvent résumés tous les éléments que la préhistoire et
l’époque thinite avaient réalisés en matériaux plus légers. Plusieurs
tâtonnements furent nécessaires avant la création de la pyramide à degrés, étape
intermédiaire entre le mastaba et la pyramide parfaite, jalon décisif vers
l’extraordinaire réussite que seront plus tard les pyramides de Dachour et de
Giza. Le complexe funéraire de Djéser était entouré par un haut mur d’enceinte à
redans en pierre calcaire blanche qui a été partiellement reconstitué. Il était
dominé par la masse de la pyramide à six degrés, sorte d’escalier monumental qui
permettait aux dieux de descendre sur la terre et à l’âme du défunt de monter
vers le ciel. Au-dessous, le dédale des appartements souterrains aboutissait au
caveau construit en granite; dans deux galeries servant de magasins ont été
retrouvés, entassés par milliers, des vases et des récipients d’albâtre et de
schiste datant des deux premières dynasties. Djéser s’était fait construire un
deuxième tombeau, pratiqué dans l’épaisseur du mur d’enceinte sud; son
emplacement était marqué par une sorte de mastaba qui faisait saillie sur le
sommet du mur. Les deux appartements funéraires rappelaient sans doute que
Djéser était roi à la fois de Haute-Égypte et de Basse-Égypte, dualité que l’on
retrouve tout au long de l’histoire pharaonique. Un certain nombre d’édifices
factices évoquaient les rites spécifiques du pouvoir monarchique; c’est le cas,
par exemple, des belles façades des chapelles de la cour de la fête-sed,
remontées par les soins de J.-P. Lauer, qui ne masquent que des remblais. Cet
hallucinant ensemble était un pur simulacre destiné au seul usage de l’âme du
roi.
Sekhemkhet, le successeur de Djéser, entreprit de bâtir dans ce secteur un
ensemble du même type, découvert en 1951. L’enceinte, restée inachevée, montre
comment on travaillait sous les plus anciens pharaons; sur les murs non ravalés
on voit encore, à l’encre rouge, les repères de construction. Le caveau a livré
un beau sarcophage d’albâtre, intact mais vide.
Avec Ounas, le dernier souverain de la Ve dynastie, puis sous les rois de la VIe
dynastie, les pyramides deviennent plus petites. Le pays s’est appauvri. Mais la
foi reste vive, ainsi que l’espérance en l’autre monde. Les murs de la chambre
sépulcrale et de l’antichambre, jusqu’alors laissés nus, se couvrent
d’inscriptions qui, à quelques variantes près, se répètent d’un souverain à
l’autre. Ce sont les Textes des pyramides, ensemble de formules magiques et
religieuses destinées à faciliter la vie du roi défunt dans l’au-delà. Les
appartements funéraires d’Ounas à Saqqara sont très simples: une descenderie
nord-sud aboutit à un vestibule, puis un couloir assez bas, obturé jadis par
trois herses, mène à l’antichambre; celle-ci donne à l’est sur une sorte de
magasin (le serdab) et à l’ouest sur le caveau. Le même plan se retrouve chez
les divers rois de la VIe dynastie: Téti, Pépi Ier, Mérenrê et Pépi II. Dans les
chambres de ces pyramides, exploitées en carrières au Moyen Âge, une mission
française recueille actuellement, avec patience, les fragments mutilés des
Textes des pyramides et en reconstitue le gigantesque puzzle. Elle dégage
également et étudie les temples funéraires qui flanquent, sur leur côté est, ces
pyramides: ensembles prestigieux de salles autrefois dallées d’albâtre et
décorées de fins reliefs, de couloirs et de passages aux portes massives de
granite, de magasins dont certains ont conservé leur étage supérieur. Depuis
1988, la mission s’est assuré le concours d’ingénieurs de l’E.D.F. et de la
Compagnie de prospection géophysique française afin de prospecter, grâce à des
méthodes géophysiques de surface, les décombres accumulés au sud et au sud-ouest
du complexe de Pépi Ier. Cette collaboration a permis la découverte de trois
complexes funéraires de reines, les trois épouses du pharaon.
De nombreuses tombes privées, celles des dignitaires de la Ve et de la VIe
dynastie, se trouvent à Saqqara. Certains de ces mastabas, comme ceux de Ti,
Ptahhotep ou Mérérouka, se distinguent par leurs dimensions et la beauté de
leurs reliefs peints.
Au Nouvel Empire, la nécropole memphite abrita de nouveau des tombes
somptueuses, en particulier à la fin de la XVIIIe dynastie (tombeaux d’‘Aper-el,
de Maya , de Horemheb); le site comprend également d’imposantes sépultures
datant de la Basse Époque, comme celle du vizir Bakenrenef (XXVIe dynastie),
fouillée par une équipe italo-égyptienne.
Memphis était aussi la ville du dieu Apis, dont le culte prit une très grande
importance à la Basse Époque. Les taureaux sacrés, désignés par des
particularités de leur pelage et entretenus dans leur temple de Memphis, étaient
inhumés en grande pompe dans la nécropole. On leur réserva des galeries
souterraines taillées dans le roc. À l’époque ptolémaïque, au Sérapéum, le
nouveau dieu Sérapis correspondait à Osiris-Apis, c’est-à-dire Apis devenu
Osiris après sa mort. En 1850, Mariette découvrit ces installations, accessibles
par une allée de sphinx et dotées d’une exèdre ornée de statues de philosophes
grecs; il fit dégager les galeries contenant les dépouilles des taureaux sacrés,
dont les plus anciennes remontaient à la XVIIIe dynastie; bien que violées dès
l’Antiquité, ces tombes conservaient encore un matériel important, en
particulier de nombreuses stèles inscrites. Dans les années 1970, une mission
anglaise a découvert, à proximité, d’autres sanctuaires datant des derniers
souverains indigènes et des Ptolémées, ainsi que d’immenses galeries où étaient
empilées des centaines de milliers de momies d’ibis, de faucons et quelques
babouins; dans une autre galerie, de grandes cuves logées dans de vastes
alvéoles contiennent les dépouilles de vaches sacrées, les mères des Apis.