Mosquée Méhémet Ali
Dans la ville du Caire, s'élève la mosquée Méhémet Ali, la
plus grande des quatre mosquées situées dans l'enceinte de la citadelle. Elle
doit son nom au pacha qui régna sur le pays entre 1805 et 1849.
Méhémet Ali, aussi Mohammed Ali ou
Muhammad (1769-1849), pacha (ou vice-roi) d'Égypte (1805-1849), qui modernisa le
pays et fonda la dynastie qui y régna jusqu'en 1952.
Méhémet Ali naquit probablement à Cavalla (à l'est de l'actuelle Macédoine, en
Grèce), et était d'origine albanaise ou turque. Soldat dans un corps albanais,
il livra plusieurs batailles en Égypte contre l'armée française de Napoléon
Bonaparte (1798) et se distingua à la bataille d'Aboukir (1799). Après le départ
des Français (1801), il s'empara du pouvoir en 1804 et se fit reconnaître pacha
d'Égypte par le sultan ottoman. Il sortit vainqueur d'un combat contre les
envahisseurs britanniques en 1807. Quatre ans plus tard, il assura sa suprématie
en Égypte en massacrant 480 chefs mamelouks au cours d'un guet-apens (1er mars
1811). Il modernisa l'administration gouvernementale et l'armée, et en 1812,
mena une guerre violente contre les wahhabites d'Arabie ; la victoire fut
remportée en 1819. De 1820 à 1822, Méhémet Ali se consacra à la conquête du
Soudan septentrional, puis peu après, en 1823, fonda la ville de Khartoum. En
1824, le sultan ottoman Mahmud II fit appel à son soutien dans un combat
l'opposant aux Grecs insurgés. Les victoires de Méhémet Ali au cours des
campagnes suivantes incitèrent le sultan à lui faire don de l'île de Crète.
En 1827, le Royaume-Uni, la France et la Russie, estimant nécessaire de protéger
leurs intérêts en Méditerranée, détruisirent, en octobre 1827, la flotte
égyptienne à Navarin (actuelle Pylos), sur le littoral ouest du Péloponnèse
(Grèce), ce qui l'empêcha de vaincre les Grecs. Les armées de Méhémet Ali, sous
le commandement d'Ibrahim Pacha, envahirent la Palestine et la Syrie
(1831-1832), Mahmud ayant refusé de nommer son père gouverneur. Cette victoire
lui permit d'étendre sa domination au golfe Persique. En 1839, il reprit la
guerre contre les sultans ottomans ; Méhémet Ali en sortit vainqueur (bataille
de Nizib). Mais, malgré le soutien de la France, il fut privé des fruits de sa
victoire par le Royaume-Uni, la Russie, l'Autriche et la Prusse. Il dut évacuer
la Syrie, la Crète et le Hedjaz (traité de Londres, 1840). Toutefois, le sultan
lui accorda le droit de transmettre ses pouvoirs sur l'Égypte et le Soudan à sa
descendance. Méhémet Ali mourut près d'Alexandrie le 2 août 1849.