Les Colosses de Memnon. On les voit sur la route du retour
vers le Nil. Ces deux statues d'Aménophis III marquaient l'entrée du temple
d'Aménophis qui n'existe plus. Dans l'Antiquité déjà, la renommée de ces
colosses avait largement dépassé les frontières de l'Égypte. Ils mesurent
environ 18 m de haut, plus de 20 m avec les couronnes maintenant disparues. On
remarquera que le colosse de gauche est flanqué à droite de son épouse, Ti, et à
gauche de sa mère, Moutemouia ; entre ses jambes un personnage qui n'est plus
reconnaissable. Sur les deux côtés du trône, représentation symbolique de
l'union de la Haute et de la Basse Égypte ; deux «Nils» nouent le papyrus et le
lys, les symboles floraux du Double Pays.
Les deux statues monolithes ont été taillées dans du grès d'Assouan.
Leur nom de « colosses de Memhon » vient du grec (Memnon,
fils de l'Aurore). Les statues avaient acquis leur célébrité dans l'Antiquité
surtout à cause du chant qu'émettait l'une d'elles au lever du soleil. Ces sons
étaient produits sous l'effet d'un brusque changement de température et
d'hygrométrie qui faisait éclater la surface de la pierre. Après une visite à
Thèbes, l'empereur Septime-Sévère fit restaurer la statue (199 ap. J.-C.) et la
rendit ainsi muette. Sur le colosse de droite, on lit encore aujourd'hui les
noms et dédicaces que gravèrent les nombreux visiteurs de l'Antiquité en grec et
en latin.
Memnon, colosses de, paire de statues
gigantesques hautes de plus de dix-huit mètres, situées sur la rive gauche de
l’ancienne ville de Thèbes en Haute-Égypte.
Taillés chacun dans un seul bloc de quartzite d’Assouan, ces deux colosses ont
été érigés durant la XVIIIe dynastie sous le règne d’Aménophis III, surnommé «
le souverain des souverains ». Ils sont l’œuvre de l’architecte en chef
Amenhotep, fils d’Hapou, qui reçut en récompense le privilège de construire son
propre temple près des monuments royaux. Ces deux colosses, sculptés à l’effigie
du pharaon assis sur son trône, les deux mains posées sur les genoux,
précédaient le premier pylône d’un immense temple dont l’enceinte mesurait
quelque six cents mètres de long. Ils en constituent aujourd’hui les seuls
vestiges.
Le colosse de gauche est flanqué de son épouse Ti et de sa mère Montemouia, et
présente entre ses jambes un personnage qui n’est plus reconnaissable. Les deux
côtés du trône sont ornés des symboles floraux des Basse et Haute-Égypte
(papyrus et lys) pour signifier leur union.
Selon la légende, les deux géants ayant été fortement ébranlés par une secousse
sismique en 27 de notre ère, celle-ci a entraîné dans la sculpture nord une
large fissure, à la surface de laquelle, chaque matin, les changements de
température et d’hygrométrie provoquaient des vibrations, donnant l’impression
que la pierre chante. Les Grecs et les Latins identifiaient ce personnage à
Memnon, mort au combat et pleuré au lever du jour par sa mère Éos, déesse de l’Aurore,
fils de Tithon et de l’Aurore.
Le site est devenu l’une des grandes attractions touristiques de l’époque et a
reçu la visite de l’empereur Hadrien qui a fait graver sur la pierre de longs
vers en l’honneur de Memnon.
Enfin, vers 170 de notre ère, lorsque Septime Sévère a fait restaurer
l’impressionnant monument, celui-ci s’est tu définitivement.
MEMNON
Fils de Tithonos et d’Eôs (l’Aurore), Memnon était un héros légendaire des Grecs
qui crurent le reconnaître dans l’un des deux colosses situés de part et d’autre
du grand temple funéraire d’Aménophis III, dans la Thèbes occidentale. Taillés
chacun dans un seul bloc de grès, ces deux colosses, hauts de plus de quinze
mètres, se trouvaient sur un socle de deux mètres; le roi est représenté assis
accompagné de la reine. L’assimilation opérée par les Grecs serait fondée sur
une certaine similitude entre le nom égyptien des monuments et le nom du héros
hellénique; le quartier ouest de Thèbes s’appelait, en effet, Memnonia en grec.
Mais une autre explication est possible: le nom égyptien désignant le monument
est menou, que les Grecs ont pu transformer en Memnon, en raison de la célébrité
dont jouissait le colosse . En l’an 27, à la suite d’un tremblement de terre qui
détruisit le temple, le colosse du nord se fissura et s’effondra en partie.
Depuis cette époque se produisit un curieux phénomène physique: la pierre
fissurée, chauffée par le soleil du matin, vibrait et faisait entendre «le chant
de Memnon»; ainsi le corps de Memnon ressuscitait-il chaque matin lorsque sa
mère l’Aurore apparaissait. Le colosse devint un centre d’attraction touristique
dès l’Antiquité et de nombreux visiteurs gravèrent des inscriptions sur ses
flancs, tel le poète Asklepiodotos: «Apprends, ô Thétis, toi qui résides dans la
mer, que Memnon respire encore et que, réchauffé par le flambeau maternel, il
élève une voix sonore au pied des montagnes libyques de l’Égypte, là où le Nil,
dans son cours, divise Thèbes aux belles portes, tandis que ton Achille, jadis
insatiable de combats, reste à présent muet dans les champs des Troyens, comme
en Thessalie.» Ce phénomène du «chant de Memnon» disparut après la restauration
du colosse par Septime Sévère.
L’Antiquité sait également désigner l’excès de zèle du
restaurateur qui retire son authenticité à la chose restaurée. Un exemple est
resté célèbre: les travaux effectués sur le colosse de Memnon, l’une des statues
du temple funéraire d’Aménophis III à Thèbes. Tacite raconte (Annales, II,
59-61) combien Germanicus (15 av J.-C.- 19 apr. J.-C.) avait admiré en 19 après
J.-C. le phénomène mystérieux par lequel le colosse, frappé par les rayons du
soleil, rendait le son de la voix humaine. Et à la suite du fils adoptif de
l’empereur Tibère, les touristes se pressaient nombreux en Égypte pour admirer
le prodige et déposer des offrandes. Jusqu’au jour où l’empereur Septime Sévère
(146-211) décida de restaurer les fissures qu’un tremblement de terre avait
provoquées en 27 après J.-C. Dès lors, Memnon resta muet à cause de ces travaux
malencontreux, les voyageurs durent aller chercher ailleurs d’autres pierres
parlantes.