Temple de Louxor
Triade thébaine : Amon, Mout & Khonsou
Situé sur le bord du Nil au centre de la
ville, ce temple est à quelques minutes de marche des hôtels.
Aménophis III dédia ce temple à Amon-Rê, à
son épouse Mout et à leur fils Khonsou, le dieu-Lune. Le temple original
comprenait le sanctuaire actuel (6) précédé d'une salle hypostyle (5) ; la cour
à portique (4) fut ajoutée par Aménophis ainsi que la colonnade (3). Akhenaton
abandonna le culte d'Amon et établit la capitale politique et religieuse à Tell el-Amarna. Tout-Ankh-Amon, quelques années plus tard, termina la cour à portique
et la colonnade qu'Horemheb usurpa. Ramsès le Grand ajouta la grande cour (2)
avec ses nombreuses colonnes et son pylône monumental ; il allongea ainsi
considérablement le temple. Plus tard, une partie du monument fut employée pour
le culte chrétien, puis les musulmans élevèrent une mosquée dans la cour de
Ramsès.
On entre dans le temple par le Nord, par la cour de Ramsès Il précédée du grand
pylône (1). A part les deux énormes statues (15 m) de Ramsès Il assis, il y
avait quatre autres colosses de Ramsès debout. Les scènes gravées sur le pylône
décrivent la campagne du roi contre les Hittites (bataille de Qadech) au début
de son règne ; à droite : conseil tenu avec les officiers, le camp, capture et
interrogatoire d'espions ; à gauche : le roi au combat, la fuite des Hittites,
la forteresse de l'ennemi. Deux obélisques de granit rose s'élevaient devant le
pylône ; ils furent donnés à la France par Mohammed Ali ; l'un deux fut dressé à
Paris (Place de la Concorde) par Louis-Philippe en 1836, l'autre étant laissé
sur place.
La grande cour de Ramsès II (2). Cet édifice était à l'origine entouré d'une
double rangée de colonnes interrompue uniquement par une petite chapelle
(reposoir des barques) de Thoutmosis III ; entre les colonnes de la partie sud
de la cour, des statues de Ramsès ; sur les murs des inscriptions et bas-reliefs
décrivent les cérémonies et montrent l'inauguration du pylône. Devant la
colonnade la grande statue de granit du roi mesure sept mètres. La mosquée Abou
el-Haggag est construite dans le coin est. La colonnade (3). Les lourdes
architraves et les 14 colonnes à chapiteaux papyriformes (16 m de haut) datent
du temps d'Aménophis III. Les bas-reliefs des murs représentant la procession du
Nouvel An ou Fête d'Opet (les barques sacrées étaient amenées jusqu'à Louxor,
puis retournaient à Karnak), furent exécutés sur l'ordre de Tout-Ankh-Amon et
d'Horemheb.
La cour à portique d'Aménophis III (4). Une double rangée de colonnes entoure
cette cour dont les murs mesurent 52 m sur 48 m de long. La disparition des murs
permet de voir les colonnes depuis le Nil avec leur splendide teinte rose. La
salle hypostyle (5). Son toit reposait sur 32 colonnes papyriformes. Les murs
sont décorés d'une procession de nomes et du roi faisant des offrandes. Le côté
sud donne sur plusieurs chambres et des vestibules à colonnes ; celui du centre
servit de chapelle du culte impérial à l'époque romaine. Dans l'une des chambres
dite « de la naissance », images de la naissance divine d'Aménophis III.
Dans le reposoir des barques, Alexandre le Grand devant Amon-Rê.
Le sanctuaire (6). A l'extrémité du temple un bas-relief montre Aménophis III conduit par les dieux au sanctuaire.
Après la visite de l'intérieur, faire le
tour des murs extérieurs sur lesquels sont décrites les campagnes militaires de
Ramsès Il. L'avenue des sphinx de 3 kilomètres de long (un certain nombre de
sphinx existent encore) menait du grand pylône et des obélisques au Nord,
jusqu'au temple de Karnak.
LOUXOR
Sur la rive droite du Nil, les ruines du temple de Louxor se dressent
aujourd’hui au cœur d’une petite ville de Haute-Égypte. Le temple de Louxor
était relié aux sanctuaires de Karnak, plus au nord, par une voie bordée de
sphinx , de deux kilomètres environ. Le dieu Amon gagnait par ce chemin, en une
procession solennelle, «son harem du Sud», au cours de la belle fête d’Opet,
dont les différents épisodes sont représentés avec des détails pittoresques sur
les murs qui bordent la grande colonnade du temple: foule des badauds admiratifs
regardant le défilé des barques sacrées, musiciens africains jouant du tambour
ou de la flûte. Un accueil triomphal lui était réservé.
L’actuel sanctuaire, construit sans doute sur un temple plus ancien, fut
commencé sous Aménophis III par son architecte Amenhotep, fils de Hapou; on lui
doit en particulier le portique à deux rangées de colonnes fasciculées
papyriformes à chapiteaux fermés , d’une rare élégance; la construction fut
poursuivie par Toutankhamon (murs de la colonnade). C’est à Ramsès II que nous
devons l’achèvement du monument sous sa forme actuelle. À partir du pylône
d’Aménophis III, ce souverain ajouta une grande cour à portiques en faisant
légèrement dévier l’axe du temple vers l’est pour englober une chapelle-reposoir
de barques de la reine Hatshepsout, de sorte que l’entrée du temple est face à
l’allée des Sphinx et que la chapelle d’Hatshepsout s’adosse à la paroi
intérieure du pylône d’entrée. Ce dernier est entièrement décoré de scènes de
guerre: la plus célèbre est la représentation de la bataille de Qadesh, dont le
récit nous est rapporté dans le poème du Pentaour. Il est flanqué de six statues
colossales de Ramsès II et de deux obélisques de 25 mètres de hauteur environ
dont l’un, offert à la France par Méhémet Ali, se dresse depuis 1836 au centre
de la place de la Concorde à Paris. Dans la première cour, une mosquée consacrée
à un culte local, celui d’Aboul Haggag, perpétue actuellement des rites où l’on
reconnaît des influences pharaoniques.
Dégagé et restauré avec soin par le Service des antiquités de l’Égypte, le
temple de Louxor, bien qu’orienté nord-sud, a été conçu selon un plan classique
en Égypte. Franchissant le pylône par une porte étroite, la barque du dieu
conduite en procession traversait la première cour, longeait la colonnade de
Toutankhamon et parvenait à la cour d’Aménophis III, puis, par la salle
hypostyle, gagnait le saint des saints, où la statue du dieu était déposée dans
un naos précieux.
Au pied de ces colonnades, surmontées d’énormes architraves gravées à la gloire
du pharaon et répétant éternellement son nom associé à celui du dieu Amon, on se
plaît à rêver à la splendeur du temple thébain, «la demeure intime du maître des
dieux».
À l’ouest et à l’est du temple subsistent les vestiges des deux citadelles
romaines qui donnèrent du reste son nom au village: el Qousour, les camps.