Karnak Temple
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Karnak, village de Haute-Égypte, sur le Nil, dans la province de Qina. Karnak occupe la moitié nord du site sur lequel s'étendait l'antique Thèbes ; le village de Louxor se trouve dans la partie sud.

Karnak est un site archéologique majeur lié à la fondation de Thèbes, au XXe siècle av. J.-C., par les princes de la XIe dynastie qui en firent le grand centre religieux du pays. La construction de ce vaste ensemble s'échelonna du XXe au IVe siècle av. J.-C. Le site s'organise autour de trois temples, entourés d'enceintes en brique, et s'étend sur une superficie d'environ 3 km2. Les deux premiers temples étaient dédiés au dieu Montou et à la déesse Mout. La construction du plus grand et du plus important des temples, en l'honneur du dieu Amon, fut entreprise sous Sésostris Ier, vers 1900 av. J.-C., et achevée durant la période gréco-romaine. Le temple d'Amon se dresse à l'intérieur d'une enceinte ornée d'obélisques, de statues et de pylônes, contenant d'autres bâtiments plus petits. Sa principale caractéristique est une grande salle hypostyle dont le plafond est soutenu par 134 colonnes papyriformes d'une hauteur supérieure à 21 mètres, disposées en neuf rangées. Les parois sont recouvertes de reliefs et d'inscriptions. L'enceinte du temple d'Amon est reliée à Louxor par une allée bordée de sphinx. Des fouilles méthodiques et un travail de restauration ont été entrepris dès la fin du XIXe siècle, mais l'élévation du niveau du Nil, liée à la construction de plusieurs barrages, constitue une menace pour le site.


KARNAK

Derrière leurs hautes enceintes de brique crue, les monuments de Karnak, qui couvrent plus de 100 hectares sur la rive orientale du Nil, constituent encore l’ensemble monumental le plus imposant d’Égypte. Pourtant, jusqu’au milieu du XIXe siècle dernier, le site était la proie des carriers, des chaufourniers et des pillards; bon nombre de ses constructions ont totalement disparu. Des vestiges du Moyen Empire attestent l’importance du site dès cette époque. Amon, supplantant Montou, devient le dieu principal de la région thébaine et bientôt le «roi des dieux». Désormais, jusqu’à la fin de la civilisation égyptienne, Karnak reste le centre religieux de l’Empire; son dieu (sous la forme solarisée d’Amon-Rê) et son clergé acquièrent une puissance prodigieuse qui menace l’institution pharaonique elle-même.

La construction la plus importante de l’ensemble de Karnak est le grand temple d’Amon-Rê . Son plan très complexe témoigne des vicissitudes nombreuses de l’histoire pharaonique. L’entrée du temple, à l’ouest, est marquée par un pylône monumental (le premier pylône) donnant accès à une vaste cour. Entre le deuxième et le troisième pylône se dresse la grande salle hypostyle qui mesure 103 mètres de largeur sur 52 mètres de profondeur et qui renferme une forêt de 134 colonnes colossales. Celles de l’allée centrale, d’une hauteur de 22,40 m, sont surmontées de chapiteaux en forme d’ombelles de papyrus épanouis, tandis que celles des bas-côtés, moins éclairés, s’ornent d’une fleur en bouton et mesurent (seulement) 14,74 m.Bien que massives, ces colonnes ne donnent aucune impression de lourdeur; les noms de Séti Ier et Ramsès II s’y lisent, répétés indéfiniment. Au-delà du IVe pylône commence le sanctuaire proprement dit, comprenant salle hypostyle, reposoir de barque et saint des saints, où s’accomplissaient les rituels de culte.

L’axe nord-sud, quant à lui, correspond à une immense allée processionnelle faisant alterner cours et pylônes. Un vaste lac sacré correspond au plan de la nappe d’eau primordiale; des cérémonies rituelles pouvaient y être célébrées. De très nombreux édifices secondaires complètent le grand temple d’Amon, à l’intérieur de l’enceinte de celui-ci ou à proximité: chapelles d’Osiris, expression de cultes populaires, dédiées en particulier par les Divines Adoratrices, temple de Ptah, temple d’Opet.

C’est dans l’enceinte d’Amon que se trouvait le temple du dieu-enfant de la triade, Khonsou . D’une ordonnance régulière, il offre un plan en quelque sorte classique. Plus au sud, une vaste enceinte groupait les édifices dédiés à la déesse-épouse Mout; le temple principal domine un lac en demi-cercle. De très nombreuses statues de lionnes semblent garder encore aujourd’hui ces ruines qui restèrent longtemps abandonnées, mais qui peu à peu sortent de l’oubli grâce aux fouilles menées depuis la fin des années 1970 par la Mut Expedition sous l’égide du Brooklyn Museum de New York.



Grand Temple d'Amon-Rê



Triade : Amon, Mout & Khonsou

La distance entre le Temple de Louxor et celui de Karnak est de 3 km.

Le Grand Temple d' mon-Rê (véritable temple d'empire). Construit par les pharaons de la XIIe Dynastie, il fut à un tel point élargi et embelli par les dynasties suivantes qu'il comprend une multitude de monuments de grand intérêt. Si l'unité en souffre un peu, il a l'avantage de réunir des styles de différentes périodes : les travaux furent exécutés sous presque tous les pharaons du Nouvel Empire, les rois de la dynastie Bubastite, le roi « éthiopien » Taharqa, les dernières dynasties indigènes et enfin les Ptolémées.

Le visiteur est surpris par cette grande complexité de bâtiments ; pour cette raison, il vaut mieux suivre l'ordre que nous suggérons qui est le plus simple, pour ne pas manquer tout ce qui est important.

La large avenue de sphinx (à têtes de béliers) portant le cartouche de Ramsès Il mène au 1er pylône où est l'entrée principale. Un escalier permet d'atteindre le sommet du pylône (accès interdit). Si l'on repère les bâtiments sur le plan, on découvre au-dessous de soi la grande cour et le temple d'Amon, le temple de Ramsés III s'étendant sur la droite. Vers le sud le 2e pylône, l'entrée de la grande salle hypostyle, puis un 3e pylône et un obélisque dans la cour centrale. Un 4e pylône marque le début d'un autre vestibule à colonnes avec l'obélisque de la reine Hatchepsout (vers la gauche). Plus loin, un 5e pylône, des petites chambres, des cours et des chapelles. Enfin, les parties anciennes, le temple de Thoutmosis et sa grande « salle des fêtes » avec ses chambres et ses chapelles. Sur la droite, parallèlement à cette dernière, le lac sacré en arrière plan des 7e, 8e, 9e (endommagé) et 10e pylônes que l'on voit sur le côté. C'est d'ailleurs l'ordre à suivre pour la visite.

Le grand pylône (1) est une oeuvre très tardive. Sa masse énorme est surprenante (15 m d'épaisseur, 43,5 m de haut et 113 m de long). A l'intérieur à droite, on verra une inscription de l'Expédition d'Egypte (du général Bonaparte) indiquant la latitude et la longitude des principaux monuments d'Egypte.

La grande cour (2), la plus étendue des cours des temples égyptiens, a une surface de plus de 8 000 m, (datant de la XXIIe Dynastie). Immédiatement à gauche, temple de Séthi Ill comprenant trois chapelles dédiées à Mout, Amon et Khonsou. Au milieu de cette cour une seule colonne (haute de 21 m) subsiste du kiosque autrefois formé de deux rangées de colonnes. A droite le temple de Ramsès III est en saillie (53 m de long) ; sur les parois de son pylône des scènes représentent le roi assisté par Amon-Ré (à qui le temple est dédié) immolant des captifs ; la cour ouverte est entourée de 16 piliers osiriaques le long des murs couverts de bas-reliefs ; au Sud, une salle à colonnes, avec, au fond, les sanctuaires de Mout, d'Amon et de Khonsou ainsi que plusieurs chambres ; ce petit temple est un exemple classique de l'architecture religieuse pharaonique; on le retrouve, dans ses grandes lignes, dans tous les lieux de culte.

Le second pylône (3). Il date probablement d'Horemheb. Devant l'entrée, deux statues de Ramsès II, ainsi qu'un colosse usurpé par Pinedjem. Le pylône est précédé d'une avancée d'époque ptolémaïque.

La grande salle hypostyle (4) pourrait vraiment être tenue pour l'une des merveilles du monde. Ses dimensions gigantesques, la perfection de sa conception et de son exécution suscitent l'émerveillement. Sur sa surface de plus de 5 000 m2 (102 m sur 52 m), 134 colonnes de grès, en 16 rangées, supportaient le toit. Les douze colonnes de la nef centrale (21 m de haut) ont des chapiteaux de 3,34 m ; elles sont construites avec des tambours superposés, hauts de 1,10 m avec une circonférence de 10 m. Les autres colonnes sur les bas-côtés ont 13 m de haut ; elles supportaient un toit ; les colonnes centrales supportaient à leur tour le toit de la nef centrale. qui s'élevait à 25 m environ au-dessus du sol. On a dénommé cette salle : « une forêt de colonnes ». Les peintures ont subsisté dans beaucoup d'endroits, en particulier sur les chapiteaux et le bas des énormes architraves. Tous les murs sont décorés de bas-reliefs et d'inscriptions illustrant les rapports des pharaons avec les dieux.

Le 3e pylône (5) est mal conservé ; cependant à gauche on peut voir des représentations de la grande barque d'Amon précédée de la barque royale. Ce pylône date d'Aménophis III. Ses fondations contenaient des monuments plus anciens démontés, entre autres la «Chapelle Blanche» de Sésostris I.

La cour centrale (6) ou cour d'Aménophis III. Quatre obélisques furent élevés entre le 3e et le 4e pylônes. Le seul encore debout (23 m de haut) est de Thoutmosis I. Ces obélisques séparaient les entrées des 3e et 4e pylônes.

Le 4e pylône (7). Il ne reste qu'une partie seulement de ce monument que l'on doit certainement à Thoutmosis I. Des rois postérieurs et même Alexandre le Grand y ont apporté des modifications.

Le petit vestibule (8) contenait des piliers osiriaques et deux obélisques érigés par la reine Hatchepsout à l'occasion du jubilé de son avènement au trône. On peut voir au temple de Deir el-Bahari, sur la rive gauche de Thèbes, des reliefs muraux montrant peut-être le transport de ces obélisques mêmes et la cérémonie de leur dédicace. Taillés dans le granit rose d'Assouan, ils furent amenés à Thèbes par le Nil. Autrefois ces aiguilles monolithes dorées au sommet brillaient au soleil à longue distance. L'un de ces obélisques (près de 30 m) est encore debout, alors que des tronçons du deuxième sont couchés sur le sol près du lac sacré.

Les 5e et 6e pylônes (9) (de Thoutmosis 1 et Touhtmosis III) ainsi que le petit vestibule à colonnes ont mal résisté aux ravages du temps. Seules subsistent quelques colonnes et quelques inscriptions (listes géographiques). Derrière le 6e pylône deux piliers de granit montrent les plantes héraldiques de Haute et de Basse Egypte ; c'est le symbole, devant le sanctuaire, de l'union du Nord et du Sud, fondement de l'Empire.

Le sanctuaire (10) en granit, est composé de deux chambres et n'est en fait qu'un reposoir des barques sacrées d'Amon d'époque très tardive. Les murs sont couverts à l'intérieur et à l'extérieur de bas-reliefs aux couleurs bien conservées montrant le roi faisant des offrandes, en présence des dieux, ainsi que d'autres cérémonies du culte et le départ de la barque sacrée.

Il est intéressant de remarquer sur les murs des chambres autour du sanctuaire que toutes les images d'Hatchepsout ont été enlevées ou martelées après sa mort et remplacées par le nom de son neveu Thoutmosis III. Nous retrouvons souvent ces oblitérations dans l'ensemble du temple et même dans la nécropole de Thèbes.

Le vieux temple du Moyen Empire n'existe plus, ni non plus le sanctuaire proprement dit.

L'ensemble connu comme la « salle des fêtes » (11) de Thoutmosis III. Dans le bâtiment principal, trois nefs sont délimitées par deux rangées de colonnes imitant des poteaux de tente ; noter leurs chapiteaux en forme de cloche. 20 colonnes et 32 piliers supportaient le toit. Tout autour, dans les chambres voisines, on voit des représentations d'animaux, de plantes exotique (jardin botanique), ainsi que des représentations rituelles. Ici également on trouvera une «liste royale» (aujourd'hui au Louvre) donnant les noms de 57 rois depuis les époques les plus lointaines jusqu'à la XVIIIe dynastie. Le temple est fermé vers l'Est par la porte orientale et un mur de briques en limon du Nil, haut de 19 m. Ce mur qui entoure tous les édifices du temple fut très tardivement construit.

On a franchi maintenant près de 450 m, depuis le 1er pylône. Si on revient sur ses pas jusqu'à la cour centrale; on trouvera sur la gauche une sortie qui mène au Lac sacré (12). Au coin nord de ce lac est un scarabée de granit d'Aménophis III dédié au soleil. A droite,

Le 7e pylône (13) de Thoutmosis III, flanqué de plusieurs statues royales dont certaines atteignent 4 mètres de haut.

Le 8e pylône (14) construit par Thoutmosis II et Hatchepsout ; noter les bas-reliefs bien conservés, représentant des scènes du culte ; contre le mur arrière plusieurs statues, dont un colosse d'Aménophis I assis.

Le 9e pylône (15) construit avec des blocs d'un sanctuaire d'Akhenaton, n'est pas aligné sur les deux précédents, mais fait davantage face au nord. Il est actuellement en cours de restauration.

Le 10e pylône (16) d'Horemheb. Une deuxième avenue de sphinx mal conservés relie ce monument au temple de Mout. A présent, retourner vers la cour centrale pour faire le tour extérieur de la grande salle hypostyle. Les bas-reliefs racontent l'histoire des guerres de Séthi I et de Ramsès II victoires de Palestine, de Syrie et contre les Hittites. Noter près du massif sud du second pylône un rappel du triomphe de Chechonq sur Roboam, roi de Juda, quand le temple de Salomon à Jérusalem fut pillé. Sur le chemin du retour au 10e pylône visiter à droite

Le temple de Khonsou (17), le dieu de la lune et dieu-fils de la triade thébaine. Construit par Ramsès III, les Ramessides, ainsi qu'Hérihor, il est typique du plan traditionnel. Tout près à l'Ouest, le temple ptolémaïque et romain d'Opet (déesse-mère d'Osiris).

Du 10e pylône, dans la direction sud on peut se rendre au temple de Mout, et de là au temple de Louxor. Chaque année Amon-Rê était transporté en procession à Louxor (le «Harem du Sud »).

Karnak était la demeure permanente d'Amon et Louxor une sorte de résidence annexe.

 
 

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